Un projet de lotissement plus que discutable a été déposé en Mairie. Il concerne un terrain de plus de 5.000 m² (parcelle AW195) situé au fond d’une cuvette entre l’Avenue du Golf, le Boulevard de La Teste, l’allée Jules Chambrelent et l’avenue Guy de Pierrefeu.
Cette cuvette est en fait un trou peuplé d’arbres centenaires, un avaloir naturel où se déversent depuis de nombreuses années les eaux de pluie d’une partie des Abatilles étant donné la courbe des niveaux (cette parcelle draine les eaux de ruissellement d’environ 25 ha de quartier), c’est pourquoi elle est inondée tous les ans, et d’ailleurs un plus petit projet de lotissement a été abandonné il y près de 20 ans. Le propriétaire et le lotisseur du terrain ont été dispensés d’étude d’impact (évaluation des risques naturels) et autorisés à défricher sur la base de déclarations inexactes ou trompeuses qui font l’impasse sur les risques naturels et, en particulier, les risques d’inondation et de glissement de terrain.
Sont concernés, bien sûr, les futurs habitants de ce lotissement si le permis de construire est accordé, ainsi qu’également, de nombreux habitants du quartier car si l’eau est entravée ou ne peut plus s’infiltrer en raison de l’imperméabilisation du terrain, elle ira ailleurs. Ainsi, on a construit en 2013 une maison à l’entrée de ce qui était un chemin d’accès à la parcelle. Lors des orages de juillet 2013 une partie de la maison a été emportée par le flux d’eau (voir photo), ainsi qu’un segment important de la route départementale, ce qui a nécessité la mise en place d’une déviation jusqu’au vendredi 25 octobre 2013. La Mairie prendrait, nous semble-t-il, une décision allant contre l’intérêt général en laissant construire un lotissement qui ferait prendre des risques sérieux aux biens et aux personnes.
• Inondation de la parcelle presque tous les ans.
• Glissement des terrains qui bordent et surplombent la cuvette et sur lesquels sont construites des dizaines de maisons.
• Inondations importantes du quartier si on tente de barrer l’accès de l’eau à la cuvette.
et branches, bouchera sans aucun doute tous les bassins.
• Quoi qu’il en soit, le coût de création de bassins à la mesure du risque serait considérable et sans aucune mesure avec le profit que pourrait en tirer la collectivité. La Mairie prendrait, nous semble-t-il, une décision injuste en faisant supporter à la collectivité des travaux qui ne profiteraient, en fait, qu’au promoteur et au lotisseur.
Tout ça pour 8 maisons.
Plusieurs associations se joignent à notre action et nous aident dans notre mission
d’information et de sensibilisation. Il s’agit :
• du Comité des Abatilles
• de l’ASSA (Association pour la Sauvegarde du Site d’Arcachon)
• de l’ADPPM (Association de Défense et de Promotion de Pyla sur Mer)
Nous les remercions vivement.
Nous, Arcachonnais, demandons le classement au prochain P.L.U
de ladite parcelle en zone non constructible donc en espace vert boisé à conserver
Nous vous informerons dans les bulletins ultérieurs de l’évolution de la situation.
Un peu d’histoire : origine des dunes anciennes où sont construites les habitations d’Arcachon.
10.000 ans avant notre ère la période de déglaciation dure déjà depuis 2000 ans. L’Atlantique à cette époque est à environ 150 m au-dessous du niveau actuel. Des vents violents ramènent sur la côte des sédiments d’origine fluviatile dont de grandes quantités de sable sous forme de dunes. Dunes anciennes (-5000 ans) et dunes modernes (-3000 ans). De grandes quantités d’eau vont se déverser et être stockées entre l’alios (grès dur ferrugineux) et le sable au-dessus. Des lèdes se forment aux croisements de ces dunes. Dont le trou des bidons (appelé comme cela à cause du stockage au XIXè et début du 20è des fûts de résine des gemmeurs ).
Ainsi depuis des milliers d’années ce trou (d’environ 5000 M2) est le réceptacle des eaux de pluie.
Histoire récente (XIXè et début du XXè siècle).
Ce trou de dunes paraboliques assez unique en son genre est encerclé par les sommets des dunes aujourd’hui loties avec des dénivellations allant de 4m (av du golf) jusqu’à 11 m (bd de la Teste). Au XIXè le trou humide, marécageux mais très fertile servait aux Testerins pour faire paître leurs bêtes.
Il servit aussi de terrain de camping, jusqu’aux alentours des années 50. Mais probablement insalubre et trop petit il fut fermé définitivement. Tout autour de ce trou, le haut des dunes fut vendu en une vingtaine de lots et dès 1962 tout était vendu. Le cahier des charges de 1960 prévoyait d’ailleurs la non constructibilité du centre du lotissement, vu la configuration.
La trentenaire passée en 1992 il y eu un projet de construction de 3 maisons, projet qui fut abandonné par son promoteur, probablement devant des difficultés quasi insurmontables de viabilité et du risque inhérent aux inondations.
Depuis la construction des maisons dès 1954, ce trou servait toujours de réceptacle des eaux pluviales. En effet, un avaloir mitoyen au niveau du n°20 Bd de la Teste, permettait de recevoir les eaux de pluies, les dirigeant vers la parcelle ci-dessus citée, notamment lors d’épisodes violents. Ce terrain est en creux de dunes de dizaines d’hectares construits. (voir photo en 3D aérienne)
Malgré cet ouvrage, et malgré la construction de 3 bassins de rétention des eaux pluviales en 2010, et malgré la création de nouveaux avaloirs côté pair du bd de la Teste et en face côté piste cyclable, à maintes reprises, certains riverains sont inondés. Pour permettre l’édification d’une nouvelle maison sur la parcelle AW194, à l’angle l’ancien avaloir en béton dirigeant les eaux vers le trou a malheureusement été détruit.
Lors de la tempête du 26 juillet 2013, des centaines de M3 de sable, de gravier, de détritus divers ont été déversés sur la parcelle objet du projet. (Deux constats ont été établis par Me Cassola, huissier de justice)
Cette parcelle est un espace naturel boisé et au vu des conséquences de certains évènements climatiques, dont le dernier le 26/07, il ne nous semble pas concevable de lotir un tel endroit, qui, de plus, est un refuge pour la faune (oiseaux, chevreuils, sangliers, etc..) La flore est constituée principalement de chênes centenaires.
Risque d’inondation :
- pour les 8 maisons en projet dans le trou : en cas de déversement important des eaux de pluie, comme cela se passe régulièrement, et il semble, avec le changement climatique, plus fréquent. Le seul accès possible au lotissement d’à peine 6 m de large avec une forte déclivité,(4m sur 70 m de longueur, soit environ 6%) devient alors un avaloir naturel sur l’avenue du Golf, de ce fait impraticable pendant ces périodes pour les pompiers ou les ambulances, ainsi que pour les futurs habitants du trou. - pour les riverains et le quartier : en cas de pluies importantes ,voire diluviennes : du fait de l’imperméabilisation du trou un risque probable d’inondation, sur une période de temps prolongée, rendrait impossible tout trafic sur la voirie.
En outre, le défrichement seul de la parcelle concernée, serait déjà nuisible à l’équilibre du secteur, ne serait-ce que pour l’environnement et la qualité de la vie.